Lorsque j'ai commencé à m'intéresser à la biologie de la peau, il y avait une croyance populaire qui disait que d'avoir les nerfs à fleur de peau avait un sens bien précis. Le souci était que, sur le plan anatomique, les nerfs n'apparaissaient pas clairement dans les strates supérieures de la peau et encore moins dans l'épiderme. Ce qui fait que pendant longtemps cet axiome a été considéré comme une allégation assez folklorique. Et puis, les choses ont changé…
Petit à petit, les outils de l'imagerie se perfectionnant, il s'est confirmé que l'épiderme était bien innervé, par des fibres extrêmement fines qui cheminent effectivement jusque dans les couches les plus superficielles, rendant d’un seul coup à cette affirmation tout son sens. En allant plus loin, il a été décrit une organisation un peu plus complexe comme le SNEIC (le système neuro-endocrino-immuno-cutané, dont le pape a été longtemps Laurent Misery, exerçant maintenant ses talents en Bretagne), ou encore des unités fonctionnelles nerfs/kératinocytes un peu particulières. La neurocosmétique a ensuite progressé en proposant une nouvelle approche de certaines situations cosmétiques, en particulier celle de la peau sensible. Des progrès significatifs dans la compréhension de ces états ont permis de définir des produits mieux ciblés. Les travaux sur le système de la propiomélanocortine (POMC) ont également permis de comprendre un petit peu mieux le rôle de la sensibilité de la peau dans l'homéostasie cutanée.
Un axe un peu particulier de ces développements a concerné ce que l'on appelle la "contraction fibrillaire" et l’effet dit "botox like" avec les inhibiteurs de la communication neuromusculaire. Mais il s'agit d'un concept sensiblement différent. Il a quelque chose à voir avec l’innervation cutanée, mais pas exclusivement. …