Les plus avertis auront probablement remarqué cette information, "First Epigenome in Europe Completed" selon laquelle le full épigénome aurait été décrit. Certes, comme souvent en biologie, ceci concerne principalement des états pathologiques et les études sur des cas plus complets vont prendre du temps, mais cet article "Notre régime alimentaire affecterait l'ADN de nos petits-enfants", plus grand public et donc plus vulgarisateur, précise les choses. Si on se réfère à des exemples plus anciens, nous devons nous attendre à des changements de paradigme.
Pour rappel, l’épigénétique (épi, en dehors, et génétique) est le domaine qui étudie comment l'environnement et l'histoire individuelle influent sur l'expression des gènes, et plus précisément l'ensemble des modifications, transmissibles d'une génération à l'autre et réversibles, de l'expression génique sans altération des séquences nucléotidiques (de l’ADN lui-même). L'existence de ces phénomènes régissant l'expression des gènes se résume dans l'interrogation initiale de Thomas Morgan : " Si les caractères de l'individu sont déterminés par les gènes, pourquoi toutes les cellules d'un organisme ne sont-elles pas identiques ? ".
De façon plus saisissante, on peut rappeler qu'une chenille et son papillon ont exactement les mêmes gènes. Au cours du développement, pourrait donc s’ajouter à l’héritage génétique une programmation par des processus épigénétiques, elle-même sous l’influence d’une multitude de facteurs environnementaux, ayant eux-mêmes un retentissement au niveau cellulaire. Un autre exemple est l’ensemble des différences existant entre de vrais jumeaux : leur génome est identique, mais s'ils vivent dans des environnements différents, l’expression de celui-ci va différer.
L’épigénome est donc l'état épigénétique de la cellule. À l'image des cellules embryonnaires qui peuvent avoir plusieurs fonctions finales, un unique génome peut être modifié de multiples manières pour donner des épigénomes différents, aboutissant à la …