Dans les cahiers des charges remplis par les clients, il est courant de voir des listes d’ingrédients de produits cosmétiques sur le marché qui pourraient servir de “références”. Les formulateurs savent que derrière un (ou plusieurs) noms INCI, se cachent des références commerciales… qui ne sont toutes pas identiques entre elles ! Les substitutions peuvent ainsi en devenir des opérations bien délicates. Les explications d’Estelle Dehier, de Labosphère.
Créer une formule cosmétique, c’est créer une nouvelle recette. Chaque matière première intégrée dans la formule a sa raison d’être.
La personne responsable de la mise sur le marché doit maîtriser la traçabilité complète de son produit (qualité, substitution des matières premières par les façonniers, etc). Et au grand jeu des substitutions, il y a de quoi avoir quelques frayeurs ! Notre retour d’expérience nous a montré que les différences peuvent exister à plusieurs niveaux et peuvent même se cumuler !
Point de vue technique
Derrière un nom INCI, on peut trouver des spécialités commerciales qui sont des mélanges par exemple, et lors de leur mise en œuvre, on peut avoir quelques surprises !
Par exemple des différences de stabilité ou de robustesse de l’émulsion au cours du temps ou lors de la réalisation d’un vrac en quantité plus importante (coupes en alcool gras différentes, pourcentages des substances indiqués en fourchettes de concentration).
Les caractéristiques organoleptiques ou physicochimiques peuvent être différentes et impacter la solubilité de la matière première, l’aspect final du fini.
On peut voir ainsi un shampooing initialement transparent qui devient opaque car la teneur en sel dans le tensioactif est différente ou bien une viscosité obtenue différente …
