Dans un "dîner en ville" comme on dit, je me suis retrouvé à côté d'une charmante personne qui, sachant mon passé professionnel, m'a interpellé sur une question assez courante. Cette question portait sur une publication récente concernant un énième test comparatif de crèmes visage, avec comme toujours l'incontournable comparaison : petit prix et prix élevés. Apparemment, et encore une fois, mais est-ce vraiment une surprise, les produits préférés étaient systématiquement des "crèmes petit prix" plutôt que des produits issus de marques de distribution sélective.
La question de ma voisine était : comment expliquez-vous cela ? J'ai essayé de cacher mon embarras en expliquant une fois de plus que ces études sont à considérer avec précautions, que les moyens d'évaluation sont assez souvent discutables, que les effectifs de testeurs sont restreints et que les préférences peuvent porter davantage sur des aspects organoleptiques ou sensoriels plutôt que sur des critères relevant de l'efficacité réelle, ou encore que ces études négligent la qualité de la recherche qui sous-tend le produit, etc.
Mais je dois bien avouer que j'ai eu des difficultés à expliquer pourquoi le différentiel de coût est sur une si grande échelle, les produits les moins chers valant moins de 10 €, les produits les plus chers se chiffrant plutôt à des centaines !
Cette question est récurrente depuis de très nombreuses années, mais tout se passe comme si les différences de prix s'accentuent alors que les comparaisons de produits ne s'arrangent pas. Les marques devraient quand même faire attention à ces questions, car comment expliquer cet effet de noria, déversant en permanence des quantités incroyables de produits sur le marché, sans pour autant que ces nouveautés soient nécessairement plus performantes que des produits antérieurs, …