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jeudi 9 janvier 2014Actus produits

Madagascar, nouvelle "terre promise" de la cosmétique

© L'Observatoire des Cosmétiques

À la recherche d’actifs inédits, les marques de luxe investissent cette île de l’Océan Indien et y développent des cultures d’ingrédients cosmétiques, souvent bio et équitables. Une bonne occasion pour elles de démontrer que la nature est une source inépuisable d’inspiration, autant que de beauté éthique et engagée. Zoom sur les nouveautés cosmétiques de la semaine par Ariane Le Febvre.

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~ 7 minutes

Malgré la déforestation et l’érosion des sols, Madagascar est un des endroits les plus riches en termes de biodiversité sur la planète, avec une faune et une flore endémiques, qui n’existent nulle part ailleurs. Son originalité réside dans cette extrême diversité des espèces végétales (estimées à 12 000 !). Un extraordinaire creuset pour la cosmétique.
L’isolement biogéographique, la variété des climats et des reliefs (l’île réunit une véritable mosaïque de paysages : bush, forêt primitive, massifs volcaniques, savanes, mangroves littorales, récifs de corail, jungle aquatique…), expliquent la richesse de cette flore unique au monde. Par ailleurs, les malgaches se soignent depuis toujours avec la nature, ayant appris au fil des siècles à connaître les principes actifs présents dans les innombrables plantes aromatiques et médicinales qui poussent dans leur pays.
Encouragés par le gouvernement (la superficie des aires protégées de l’île a triplé depuis 2003 pour atteindre six millions d’hectares), les groupes, d’abord pharmaceutiques (comme Pierre Fabre avec la célèbre pervenche de Madagascar aux vertus anti-cancer), puis cosmétiques, s’intéressent de plus en plus à ce fabuleux patrimoine végétal, autant qu’aux pharmacopées traditionnelles qui y sont liées. Déjà réputée pour ses huiles essentielles (de niaouli, d’ylang-ylang…) ou sa  vanille (Madagascar est aujourd’hui le premier producteur de vanille au monde), l’île devient le royaume des ethnobotanistes. Elle recèle un foisonnement de trésors naturels dont l’exploration scientifique ne fait que commencer. Pour beaucoup, les ingrédients cosmétiques du futur (anti-âge essentiellement) s’y trouvent.

Une piste sérieuse à explorer pour l’avenir du soin

Tout commence en 1992 avec la création du Jardin Dior de Ranomafana, au cœur de la forêt tropicale. La marque y cultive l’extrait de Longoza, une fleur douée d’un pouvoir d’auto-régénération naturel et récoltée depuis toujours par les femmes malgaches pour embellir leur peau.
Établi en partenariat avec les populations locales, ce territoire rare obéit à des exigences patientes (il faut plus de cinq années pour voir naître un Jardin Dior) et hors normes, afin d’obtenir des actifs uniques en termes de puissance et de pureté. Choyées, les fleurs y connaissent des conditions de culture optimale.
À partir des graines d’Aframomum Augustifolium, la marque façonne un actif floral baptisé la "perle de Madagascar". Plus de dix années ont été nécessaires aux chercheurs pour découvrir son action sur plusieurs marqueurs biologiques anti-âge (le Longoza stimule différents gènes prépondérants dans les mécanismes clés de la formation de l’épiderme). La Maison Dior s’est attachée à respecter les bonnes pratiques locales de récolte à la main, selon un processus respectueux de l’environnement. Chaque fleur de Longoza donne naissance à un fruit rouge écarlate dont la couleur caractéristique signe la pleine maturité et la promesse de contenir une vingtaine de graines précieuses. Un village entier se consacre à l’identification des fruits mûrs et en réalise la cueillette. Ce seul village peut obtenir jusqu’à 500 kilos de graines par an. L’extraction des actifs du Longoza obéit alors à une transformation qui nécessite quatre étapes : broyage des graines jusqu’à l’obtention d’une poudre fine, décantation pour extraire les molécules actives, concentration puis purification.
" La sélection d’une nouvelle espèce végétale est souvent guidée par l’observation minutieuse de la nature, mais également par l’étude des savoir-faire et des traditions ancestrales. Cette méthode dite de "screening ethno-guidée" est à l’origine de la découverte du Longoza, présent dans tous les soins de la gamme Capture Totale. Une fois détecté, ce dernier a fait l’objet d’une longue phase d’observation afin de comprendre dans les moindres détails ses particularités botaniques (exigences de culture, période de floraison, influence des variations de climat sur la qualité de ses fleurs etc.). Le Longoza est un actif anti-âge global qui cible les cellules souches les plus profondes de la peau pour lutter contre les rides et la perte de fermeté ", déclare Patrice André, ethnobotaniste Dior.
On retrouvera cet extrait à partir du 16 janvier dans le dernier Capture Totale Dreamskin, Soin anti-âge global créateur de peau parfaite, 30 ml, 105 €.

La marque persévère en 2002 avec la Centella asiatica de Madagascar, cultivée dans le Jardin d’Ambohidray. Bien connue pour ses vertus cicatrisantes, sa récolte implique la collaboration de deux villages. Un procédé vert unique a été créé afin de puiser à l’intérieur de la plante ses hétérosides, des molécules qui agissent sur la synthèse du collagène. À vérifier dans tous les soins Hydra Life, comme le récent Hydra Life BB Eye Creme, 6 ml, 42 €.
La Centella asiatica de Madagascar est aussi l’actif vedette du dernier Actif Pur réparateur et raffermissant d’État Pur (100 ml, 25,80 €). Sa teneur en molécules actives (madécassoside, asiaticoside) est garantie. Extraite des feuilles de Centella asiatica, elle est récoltée manuellement dans la région des hauts-plateaux (zone de récolte Ecocert), selon une démarche responsable et soucieuse de l’environnement. Seules les feuilles des plantes d’une taille supérieure à 3 cm sont récoltées afin de préserver la ressource naturelle.

Des épices exceptionnelles

L’histoire se poursuit au début des années 2000 avec Chanel qui découvre au fin fond de la jungle malgache une vanille très particulière : Vanilla Planifolia PFA (PFA signifie PolyFractionnement des Actifs, un procédé spécifique développé par la marque, qui permet de créer des actifs cosmétiques ultra-purs et brevetés).
Passés aux fourches caudines du laboratoire Chanel de Sophia-Antipolis, le fruit et la fleur de cette vanille locale révèlent un taux élevé de polycétones, de puissants antioxydants qui encouragent le renouvellement cellulaire.
En 2002, la maison investit dans une plantation de culture biologique certifiée Ecocert d’un demi-hectare, ainsi que dans une distillerie. Un programme de développement durable est mis en place et des partenariats sont signés avec les agriculteurs locaux, qui s’engagent à cultiver cette plante rare dans les meilleures conditions.
Grâce au procédé PFA, après épuration et concentration, Chanel réussit à obtenir à partir de l’extrait d’origine un taux de polycétones 42 fois supérieur à la normale. Cet actif régénérant est ainsi présent dans tous les produits de la ligne Sublimage (dernière nouveauté : Sublimage Le Fluide, Ultime Régénération de la peau, 50 ml, 224 €). Il faut 60 000 fruits verts (le mûrissement détruit les polycétones) et 14 000 fleurs fraîches pour faire 1 kilo de Vanilla Planifolia PFA .

La marque poursuit sa quête d’ingrédients cosmétiques d’exception et découvre en 2007 un gingembre bleu qui ne pousse que sur les hauts plateaux de Madagascar : le Blue Ginger PFA , présent dans les gammes Beauté Initiale et Hydra Beauty. Ce gingembre est un antioxydant à large spectre qui renforce le système d’auto-défense cellulaire. Très stable, il offre une protection globale contre les différents stress oxydatifs, stimule la SOD (superoxyde dismutase), veille à l’homéostasie cellulaire et augmente la "self-défense" de la peau, quel que soit l’environnement.

Un arbre guérisseur

 2014 : c’est au tour de Clarins de rentrer en scène avec son extrait d’Harungana redensifiant que l’on retrouve dans les nouvelles formules Haute Exigence Jour Multi-Intensive, destinées aux peaux matures, disponibles à partir du 13 janvier (3 versions : toutes peaux, peaux très sèches ou avec un SPF 20, 50 ml, 97,50 €).
Issu des feuilles de l'arbre Harungana madagascariensis, cet extrait bio, obtenu au sein d’un programme de commerce équitable, révèle son aptitude à booster l’expression de deux gènes modulant la morphologie et l’activité du fibroblaste. La marque a, en effet, identifié ces deux gènes qui, sous l’effet des carences en hormones intervenant après 50 ans, conduisent le fibroblaste à ne plus assurer son rôle de "métier à tisser". L’extrait d’Harungana relance la synthèse de collagène et, selon la marque, " s’avère plus puissant que les molécules connues pour cette activité comme le rétinol ".
Bien connu dans la médecine traditionnelle malgache pour soigner les plaies, cet arbre favorise par ailleurs la reforestation en colonisant les sols dénudés des forêts décimées. Sa cueillette (seule la feuille est récoltée) est pratiquée en partenariat avec l’association Jardins du Monde et les populations malgaches.

Les plantes malgaches, loin d’avoir livré tous leurs secrets, nous préparent encore de belles surprises. Une aubaine pour les populations locales…comme pour notre peau !

Ariane Le Febvre

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