Cette année débute par un nouveau challenge, la création de la Cosmétothèque®, qui constitue pour moi l'aboutissement d'une démarche dans laquelle je me suis inscrit il y a maintenant plusieurs années. En effet, j’ai toujours été intéressé par ce que faisait mon ami Jean Kerléo, avec lequel j’ai travaillé chez Helena Rubinstein, et qui a créé l’Osmothèque. Déjà, au début des années 2000, je m'étais intéressé à la façon dont on pouvait créer une structure de ce type dédiée à la cosmétique. Pour ce faire, j'avais même suivi une formation à la muséologie technique au CNAM. De nombreuses années après, ce projet va enfin prendre forme.
Sciences, techniques et recherches permettent à l’industrie cosmétique une évolution permanente. Produits de soins, de maquillage ou de toilette sont devenus de véritables concentrés de technologies. Ils n’en demeurent pas moins les témoins d’un art initial, celui du mélange. Cette industrie est par ailleurs le siège d’une intense recherche d’innovation. Or, celle-ci doit prendre appui en permanence sur le meilleur état de l’art. Mais il est quelquefois difficile de la retrouver.
La Cosmétothèque® a pour ambition de permettre la conservation des sciences et techniques à la base de la création des produits de beauté. En retraçant l’histoire des produits, des ingrédients, des techniques, la démarche des marques, par le témoignage des grands acteurs de ce domaine, la Cosmétothèque® devraitparticiper activement à maintenir les métiers, les techniques et les produits au meilleur état de l’art.
L’origine de cette démarche vient du fait que dans toutes mes expériences professionnelles j’ai mesuré à quel point le recours aux éléments du meilleur état de l’art pouvait supporter une démarche d’innovation de qualité. En effet, lorsque l’on oublie ce qui a déjà été fait quand on commence quelque chose de nouveau, on prend le risque de répéter à l’infini ce qui a déjà été fait, et donc de déprécier fortement la qualité de l’innovation. Comme je le dis assez souvent, il est déjà bien difficile de savoir où l’on va, d’autant plus qu’on ne sait pas très bien d’où on vient ! Donc, consignons le passé, lui au moins on le connaît, il nous servira à bâtir le futur.
Ceci prendra la forme de plusieurs initiatives : une démarche Internet à compter de janvier 2014, qui sera ensuite complétée par d’autres éléments, et pourrait par exemple aboutir à un lieu d’exposition. La Cosmétothèque® est en discussion avec la Cosmetic Valley ou des organisations professionnelles comme la Cosmed, le CED ou la SFC qui devraient supporter ce projet.
L’intention étant de démarrer assez rapidement à partir de 2014, mon choix c’est porté sur un partenariat avec l’Observatoire des Cosmétiques. À partir du mois de janvier, nous allons publier régulièrement des articles portant sur l’histoire des produits, des ingrédients, des techniques ou des marques. Nous allons également essayer de faire appel aux grands témoins de notre profession, ceux qui dans les 30 ou 40 dernières années ont jeté les bases de cette industrie moderne.
Le premier dossier abordera la question du vernis à ongles, avec un article sur l'état de l'art de cette famille de produits, et quelques interviews de personnages importants. D’autres sujets seront régulièrement traités de façon à ce que, petit à petit, nous puissions reconstituer tout ou partie de l’histoire de ces produits. Puis ces dossiers serviront à la constitution de dossiers thématiques.
Je vous souhaite une bonne lecture.
Jean-Claude Le Joliff