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mercredi 29 octobre 2014Cosmétothèque

Le Mascara

© Thinkstock

"Chaque femme mérite un homme qui ruine son rouge à lèvres, mais pas son mascara !" Les cils n’ont jamais autant été regardés qu'aujourd'hui. Le maquillage des cils, et du contour de l’œil plus généralement, est peut-être le plus ancien geste de maquillage connu. À ce jour, le mascara représente un des produits de maquillage les plus important.

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Longtemps réservé à des usages autant esthétiques que thérapeutiques, le mascara a été ensuite été un produit réservé à des usages plus confidentiels avant de devenir un produit incontournable de toute routine de maquillage bien menée. Selon des statistiques officielles, c’est un marché qui pèserait deux milliards d’euros dans le monde et près de 800 millions en Europe. Il représente à lui seul plus de 50 % du marché des produits pour le contour des yeux et plus de 14 % du total maquillage.

L’origine du mot est assez complexe. Selon le site etymologie-occitane.fr , mascara serait dérivé de mask- "noir", un mot qui est absent du latin et qui, pour des raisons phonétiques et sémantiques, ne peut être ni celtique ni germanique ou arabe. Par conséquence, on suppose une origine pré-indo-européenne. Le sens "masque" de masquo serait un emprunt à l’italien maschero , du XVIe. Le nom Mascator est attesté à Arles en 520, et vit toujours en Languedoc : autrefois Mascaire, et avec une graphie francisée Maquere. La racine mask- est à l’origine de trois groupes de mots avec les sens  suivants :
• sorcière, par exemple à Alès : masquo " femme vieille, laide et méchante; fille espiègle" ; en Auvergne, masque " prostituée". Marseille masco " papillon tête de mort, dont la venue est prise en mauvais augure" ;
• noircir avec de la suie , en ancien français maschier " feindre ; cacher", en occitan mascoutá "cacher le défaut" ;
masque, par exemple masque " fard" ; masquer " cacher" comme en languedocien mascarado " troupe de gens déguisés et masqués".

À l'origine, il ne s'agissait que de poudre d'antimoine, une roche noire aux reflets bleutés, qui, une fois broyée, donne une poudre. Aujourd’hui, les formules sont de plus en plus sophistiquées et présentées avec des applicateurs relevant d’une technologie complexe et faisant l’objet à la fois d’une recherche permanente et d’une bagarre étonnante sur le plan des brevets.

Enfin, il fait l’objet de nombreuses citations comme celle qui dit : Chaque femme mérite un homme qui ruine son rouge à lèvres, mais pas son mascara ! que l’on devrait à Edith Head, célèbre costumière : "Every woman deserve a man who will ruin her lipstick, not her mascara" .

C’est donc l’histoire du mascara que nous nous proposons de vous relater au travers de plusieurs contributions qui aborderont les différents aspects de ce produit très particulier.

Les contributions suivantes aborderont la composition des différentes familles, puis les aspects composants, indissociables de cette famille de produits.
Déjà en ligne
Le mascara dit automatique : partie 1, le "Water-based"
Le mascara waterproof
Le démaquillage du contour de l’œil
Le monde magique des applicateurs de mascara - Partie 1
Le monde magique des applicateurs de mascara - Partie 2

Contribution réalisée par Jean Claude Le Joliff
Biologiste de formation, Jean Claude Le Joliff a été un homme de R&D pendant de nombreuses années. Successivement en charge de la R&D, puis de la Recherche et de l’Innovation dans un grand groupe français de cosmétiques et du luxe, et après une expérience de création d’un centre de recherche (CERIES), il s’est tourné vers la gestion de l’innovation.
Il a été par ailleurs Professeur associé à l’Université de Versailles Saint Quentin (UVSQ) et reste chargé de cours dans le cadre de plusieurs enseignements spécialisés : ISIPCA, IPIL, ITECH, UBS, UCO, SFC etc.
Il est le fondateur de inn2c, société de conseil en R&D et Innovation. Consultant auprès de plusieurs sociétés internationales, il a participé activement à des projets comme Filorga, Aïny, Fareva, et bien d’autres.
Il a créé la Cosmétothèque®, premier conservatoire des métiers et des savoirs faire de cette industrie.

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