Le talc constitue un ingrédient majeur de l’industrie cosmétique et ce depuis la nuit des temps. La Cosmétothèque a déjà abordé son utilisation dans le dossier Silicium et beauté. Apprécié pour son toucher doux et poudré, le talc est également utilisé depuis des millénaires pour ses propriétés absorbantes et matifiantes, mais aussi comme substance de base dans de très nombreux produits de toute nature, ou comme intermédiaire de fabrication incontournable.
Dans ce troisième millénaire naissant, cet ingrédient reste au centre de très nombreux usages. Voilà quelques récents exemples de formulation dans différents types de produits ( Source cosmetikwatch.com ).
• Produit pour la douche
AQUA/WATER, SODIUM LAURETH SULFATE, GLYCERIN, ACRYLATES COPOLYMER, COCO-BETAINE, BHT, PPG-5-CETETH-20, PEG-150 PENTAERYTHRITYL TETRASTEARATE, PEG-6 CAPRYLIC/CAPRIC GLYCERIDES, PEG-90M, LINALOOL,
TALC
, ALPHA-ISOMETHYL IONONE, SODIUM CHLORIDE, SODIUM BENZOATE, SALICYLIC ACID, SODIUM HYDROXIDE, COUMARIN, PRUNUS AMYGDALUS DULCIS OIL/SWEET ALMOND OIL, STYRENE/ACRYLATES COPOLYMER, CITRIC ACID, POLYQUATERNIUM-7, HEXYL CINNAMAL, BENZYL ALCOHOL, PARFUM/FRAGRANCE.
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Poudre visage
TALC
, POLYETHYLENE, MAGNESIUM STEARATE, PARAFFINUM LIQUIDUM (MINERAL OIL), SYNTHETIC FLUORPHLOGOPITE, KALANCHOE PINNATA LEAF EXTRACT, LANOLIN ALCOHOL, METHYLPARABEN, SILICA, MAGNESIUM MYRISTATE, PARFUM (FRAGRANCE), SERICA (SILK POWDER), PROPYLPARABEN, PEG-8, TIN OXIDE, ALUMINUM HYDROXIDE, TOCOPHEROL, STEARIC ACID, ASCORBYL PALMITATE, MALTODEXTRIN, BHT, ASCORBIC ACID, CITRIC ACID +/- (MAY CONTAIN) CI 12085 (RED 36), CI 15850 (RED 6), CI 15850 (RED 7 LAKE), CI 15880 (RED 34), CI 15985 (YELLOW 6 LAKE), CI 17200 (RED 33 LAKE), CI 19140 (YELLOW 5 LAKE), CI 42090 (BLUE 1 LAKE), CI 45380 (RED 22 LAKE), CI 45410 (RED 28 LAKE), CI 73360 (RED 30 LAKE), CI 75470 (CARMINE), CI 77007 (ULTRAMARINES), CI 77163 (BISMUTH OXYCHLORIDE), CI 77491, CI 77492, CI 77499 (IRON OXIDES), CI 77510 (FERRIC FERROCYANIDE), CI 77742 (MANGANESE VIOLET), CI 77891 (TITANIUM DIOXIDE), MICA.
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Fond de teint
AQUA/WATER, CYCLOPENTASILOXANE, ISONONYL ISONONANOATE, ALCOHOL DENAT., ETHYLHEXYL METHOXYCINNAMATE, PHENYL TRIMETHICONE, PEG-10 DIMETHICONE, GLYCERIN, TITANIUM DIOXIDE, BIS-PEG/PPG-14/14 DIMETHICONE, CITRUS AURANTIUM DULCIS FRUIT WATER/ORANGE FRUIT WATER, MENTHA PIPERITA EXTRACT/PEPPERMINT EXTRACT, RNA, ZEA MAYS KERNEL EXTRACT/CORN KERNEL EXTRACT, ROSA CENTIFOLIA EXTRACT/ROSA CENTIFOLIA FLOWER EXTRACT, SORBITOL, SACCHARUM OFFICINARUM EXTRACT/SUGAR CANE EXTRACT, VACCINIUM MYRTILLUS FRUIT EXTRACT,
TALC
, ARGININE, PYRIDOXINE HCL, ALUMINA, ALUMINUM HYDROXIDE, PHENYLALANINE, MAGNESIUM SULFATE, MANNITOL, ASCORBYL GLUCOSIDE, NYLON-12, TYROSINE, DISODIUM ADENOSINE TRIPHOSPHATE, DISODIUM STEAROYL GLUTAMATE, PROPYLENE GLYCOL, ACER SACCHARUM EXTRACT, CITRUS LIMON FRUIT EXTRACT/LEMON FRUIT EXTRACT, MALTITOL, GENTIANA LUTEA ROOT EXTRACT, PENTYLENE GLYCOL, DISTEARDIMONIUM HECTORITE, HISTIDINE HCL, ETHYLHEXYL HYDROXYSTEARATE, BHT, PENTAERYTHRITYL TETRA-DI-T-BUTYL HYDROXYHYDROCINNAMATE, SORBIC ACID, PHENOXYETHANOL, PARFUM/FRAGRANCE, LINALOOL, EUGENOL, ALPHA-ISOMETHYL IONONE, HEXYL CINNAMAL, BENZYL ALCOHOL, BENZYL SALICYLATE +/- (MAY CONTAIN) CI 77163/BISMUTH OXYCHLORIDE, CI 77491, CI 77492, CI 77499/IRON OXIDES, CI 77891/TITANIUM DIOXIDE.
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Soin visage
WATER\AQUA\EAU, DIMETHICONE, BUTYLENE GLYCOL, GLYCERIN, DIMETHICONE CROSSPOLYMER, DIPROPYLENE GLYCOL, XYLITOL, POLYSORBATE 20, AMMONIUM ACRYLOYLDIMETHYLTAURATE/VP COPOLYMER, PEG-10 DIMETHICONE,
TALC
, PHENOXYETHANOL, PEG-150, POLYVINYL ALCOHOL, SILICA, ALUMINA, TITANIUM DIOXIDE (CI 77891), MICA, TETRASODIUM EDTA, TOCOPHERYL ACETATE, SODIUM CITRATE, FRAGRANCE (PARFUM), SODIUM METAPHOSPHATE, POTASSIUM HYDROXIDE, CITRIC ACID, SODIUM METABISULFITE, LIMONENE, INOSITOL, HEXYL CINNAMAL, IRON OXIDES (CI 77491), BENZYL BENZOATE, BUTYLPHENYL METHYLPROPIONAL, LINALOOL, SACCHAROMYCES FERMENT LYSATE FILTRATE, SODIUM ACETYLATED HYALURONATE, ALPHA-ISOMETHYL IONONE, THYMUS SERPILLUM EXTRACT, IRON OXIDES (CI 77492), CITRONELLOL, GERANIOL, CARTHAMUS TINCTORIUS (SAFFLOWER) FLOWER EXTRACT, ROSMARINUS OFFICINALIS (ROSEMARY) LEAF EXTRACT, TOCOPHEROL.
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Rouge à lèvres
RICINUS COMMUNIS (CASTOR) SEED OIL, LANOLIN, PRUNUS AMYGDALUS DULCIS (SWEET ALMOND) OIL, EUPHORBIA CERIFERA (CANDELILLA) WAX, CERA ALBA (BEESWAX), RHUS VERNICIFLUA PEEL WAX, SIMMONDSIA CHINENSIS (JOJOBA) SEED OIL*, BRASSICA CAMPESTRIS/ALEURITES FORDII OIL COPOLYMER, CERA CARNAUBA (COPERNICA CERIFERA (CARNAUBA) WAX), AROMA (FLAVOR), TOCOPHEROL,
TALC
, CALCIUM ALUMINUM BOROSILICATE, SILICA, TIN OXIDE, MICA, LINALOOL, +/- (MAY CONTAIN) CI 77891 (TITANIUM DIOXIDE), CI 77510, CI 75470 (CARMINE), CI 77491 (IRON OXIDES), CI 77499 (IRON OXIDES), CI 77492 (IRON OXIDES).
Et on pourrait continuer longtemps cette liste…
Sur la période 2012 à 2016, près de 600 nouvelles formules incorporent cet ingrédient, tous types de produits ou de marques confondus. Il constitue également un excellent intermédiaire de fabrication pour la mise en œuvre de toute une série de substances, et en particulier les dispersions pigmentaires.
Il a connu également des périodes très poétiques, avec des appellations rêveuses comme le Talc de Venise. Matériau de carrière comme il sera expliqué dans ce document, tous ceux qui ont été à Venise ont du mal à envisager qu’il y ait eu des carrières sur place. Doit-il ce nom au fait qu’il arrivait par bateau à Venise ou pour la qualité du maquillage diaphane qu’il permet de produite ? Ce talc de Venise a été et est toujours traditionnellement utilisé pour soulager les zones irritées chez le nourrisson et le bébé en cas d'érythème fessier, chez les sportifs pour diminuer les frottements et pour soulager les irritations, notamment au niveau des zones de plis .
Cette popularité lui vaut également d’être régulièrement concerné par des polémiques médiatiques. Il a une première fois défrayé la chronique en 1972, quand de jeunes enfants sont décédés et d’autres gravement intoxiqués suite à l'utilisation du tristement fameux talc Morhange. Mais c'était une erreur de manipulation au stade de la fabrication (l'introduction par erreur dans le produit d'une forte dose d'hexachlorophène, un puissant bactéricide), qui était en cause, et non le talc lui-même.
Il a également été indirectement à l’origine d’un positionnement souvent discuté, le maquillage minéral. Ce micro-positionnement est apparu dans les années 70 à la suite d'une série de publications indiquant que certaines sources de talc pouvaient être contaminées par la présence d'amiante. Certaines marques se sont crues obligées de revendiquer des formulations sans talc. Ayant connu des hauts et des bas, ce positionnement finira toutefois par s'affirmer comme un de ceux qui encadre l'activité du maquillage.
Mais le débat revient régulièrement et aussi innocent qu'il paraisse, le talc est un habitué des polémiques qui touchent régulièrement la cosmétique. Et ce n'est pas son utilisation millénaire qui apaise les débats. Pour autant,
faut-il mettre cette poudre blanche sur la liste rouge des ingrédients à éviter ?
Rappelons d'abord que les alertes et les risques potentiels concernent uniquement le talc présenté en poudre libre et que la dernière polémique, qui porte sur de prétendues propriétés carcinogènes, se concentre sur l’utilisation de poudres pour l’hygiène intime. Les poudres de maquillage compactes, les fards à paupières et autres blushes ne sont donc pas concernés, ainsi que tous les produits dans lesquels le talc est dispersé dans la formulation. Ne le sont pas non plus les crèmes matifiantes ou les déodorants, où le talc reste "prisonnier" dans une galénique homogène. Affaire à suivre !
Selon certains, on peut également faire beaucoup de choses avec du talc : lutter contre les furoncles, pratiquer l’épilation, remplacer le shampoing sec, enlever le sable, nettoyer les taches de sang, éliminer les taches de graisse, nettoyer les tissus en daim, défaire les nœuds, rafraîchir les draps, enfiler des gants en caoutchouc, entretenir des livres, nettoyer un jeu de cartes, diminuer le grincement du parquet, éloigner les fourmis, planter des bulbes etc.
Donc, toujours d'actualité, il nous a semblé utile de faire le point sur cet ingrédient majeur, au travers d'une nouvelle contribution qui propose une mise à jour complète autour de cet ingrédient .
Biologiste de formation, Jean Claude Le Joliff a été un homme de R&D pendant de nombreuses années. Successivement en charge de la R&D, puis de la Recherche et de l’Innovation dans un grand groupe français de cosmétiques et du luxe, et après une expérience de création d’un centre de recherche (CERIES), il s’est tourné vers la gestion de l’innovation.
Il a été par ailleurs Professeur associé à l’Université de Versailles Saint Quentin (UVSQ) et reste chargé de cours dans le cadre de plusieurs enseignements spécialisés : ISIPCA, IPIL, ITECH, UBS, UCO, SFC etc. Il est le fondateur de inn2c, société de conseil en R&D et Innovation. Consultant auprès de plusieurs sociétés internationales, il a participé activement à des projets comme Filorga, Aïny, Fareva, et bien d’autres. Il a créé la Cosmétothèque®, premier conservatoire des métiers et des savoirs faire de cette industrie. |