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mercredi 5 avril 2017Produits

Les beauty toys ou objets de beauté - Introduction

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Certains pensent que les objets de beauté, ce que nous appelons maintenant les "beauty toys", sont des inventions récentes. En fait, de tout temps, les gens se sont intéressés à la façon d'entretenir la beauté à l'aide d'instruments divers et variés. La Cosmétothèque propose ici une série d'articles sur ce thème.

Temps de lecture
~ 6 minutes

La gravure ci-dessous date de la fin du XIXe siècle et atteste de l'intérêt ancien pour les beauty toys. Elle nous décrit la salle de bains de la " Dame moderne ", dans laquelle on reconnaîtra quelques éléments qui fleurissent à l'heure actuelle. Cette toile a été imaginée en 1899, par le peintre Jean-Marc Côté, en collaboration avec d’autres artistes. Elle nous présente la salle de bain de l’an 2000 vue à l’époque. Avec un minimum d’imagination, on peut distinguer quelques éléments qui pourraient trouver leur place de nos jours, certes sous des formes différentes, comme la brosse connectée, le miroir intelligent, la lumière, la brosse nettoyante, etc… mais avec les mêmes principes.

D’autres objets ou machines plus rocambolesques les unes que les autres verront également le jour.

Les objets de beauté tels que nous les connaissons actuellement sont en fait apparus au début des années 2000. Bon nombre ont trouvé leurs premières applications dans les salons de beauté ou dans des routines professionnelles qui étaient relativement confidentielles et surtout réservées au monde de l’esthétique. Ces objets vont connaître au cours de ces 15 dernières années une évolution assez spectaculaire. Personnellement, je m’y suis intéressé lorsque la réglementation, en particulier américaine, a commencé à prendre en considération ces nouveaux dispositifs.

Alors qu’il y avait un principe de base de la cosmétique qui était de ne pas brusquer la peau, " primum non nocere " comme on disait en ce temps, beaucoup de ces techniques consistent en fait à stresser la peau pour provoquer une réponse qui se manifeste souvent par une amélioration des conditions cutanées. Le stress est généré de différentes façons.
Par ailleurs, ce stress doit être non invasif, ce qui signifie que la peau reste intacte dans la mesure où l’on respecte son intégrité et que cela consiste à ne pas intervenir en la coupant ou en y injectant des substances, par des moyens physiques par exemple.

Du point de vue scientifique, certaines de ces techniques ont été soumises à des études conduisant plus ou moins à leur validation. Mais d'une façon générale, les tests sont ou ont été menés par les sociétés ayant développé ces techniques, ce qui conduit à questionner l'indépendance de l'évaluateur. Ceci étant dit, ce n'est pas pour autant que certaines d'entre elles ne présentent pas des résultats tout à fait intéressants, assez souvent concurrents avec les produits cosmétiques classiques. Du coup, la question de savoir si les produits cosmétiques de demain seront plutôt des formules dans un emballage, ou au contraire des dispositif plus sophistiqués, éventuellement connectés et pilotés par des applications "intelligentes", reste une question très ouverte.

L'une des tendances marquantes de ces 15 dernières années a vu ces dispositifs passer progressivement de l'institut ou du salon professionnel vers des utilisations à domicile. D’où l’importance de la question réglementaire. De ce point de vue, de nombreuses discussions ont eu lieu dans les premières années pour savoir si ces dispositifs relevaient de la réglementation cosmétique ou d'une autre approche. À date, on peut considérer qu'ils relèvent de la sécurité générale des produits, et donc doivent satisfaire aux disposions en vigueur. Ensuite, il faut prendre en compte les revendications et la définition du produit. Certains experts considèrent que, selon la définition du produit cosmétique*, dès lors que ces dispositifs sont appliqués sur la peau pour en modifier l'aspect, il s'agirait de produits cosmétiques. Mais la mention "substance ou mélange" dans cette définition fait que d’autres avis s'orientent petit à petit vers d'autres dispositions réglementaires en fonction de la définition du produit et des revendications, et en particulier celles décrivant les dispositifs médicaux (Medical device). Cette question reste à ce jour en débat et doit être validé au cas par cas.

Dans le cadre de cette série d’articles, nous nous intéresserons donc uniquement aux dispositifs à domicile, c’est-à-dire les appareils permettant d’appliquer des procédures cosmétiques, généralement directement, par l’utilisateur final.
Il s’agira également de faire plutôt un inventaire des technologies et des procédés scientifiques utilisés plutôt que de juger de leur performance comparative.

Enfin, on retiendra que de nombreux appareils combinent ces procédés ou ces technologies. Leur nombre est pratiquement illimité. Nous n’en ferons pas la description compte-tenu que ce sont des combinaisons qui ne changent pas ou peu les principes de fonctionnement.

On compte actuellement de nombreuses technologies pouvant supporter ces dispositifs, mais que l’on peut résumer en quelques classes d’effets technologiques :
• le stress mécanique ou sollicitation mécanique,
• les ultrasons,
• la lumière,
• l’électricité,
• les radiofréquences,
• l’électrolyse,
• le magnétisme,
• le froid.

À suivre !!!

*" Un produit cosmétique est défini comme « toute substance ou mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, systèmes pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d'en modifier l'aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles" (Article 2 du Règlement Cosmétiques et Article L.5131-1 du Code de la santé publique) .

Contribution réalisée par Jean Claude Le Joliff
Biologiste de formation, Jean Claude Le Joliff a été un homme de R&D pendant de nombreuses années. Successivement en charge de la R&D, puis de la Recherche et de l’Innovation dans un grand groupe français de cosmétiques et du luxe, et après une expérience de création d’un centre de recherche (CERIES), il s’est tourné vers la gestion de l’innovation.
Il a été par ailleurs Professeur associé à l’Université de Versailles Saint Quentin (UVSQ) et reste chargé de cours dans le cadre de plusieurs enseignements spécialisés : ISIPCA, IPIL, ITECH, UBS, UCO, SFC etc.
Il est le fondateur de inn2c, société de conseil en R&D et Innovation. Consultant auprès de plusieurs sociétés internationales, il a participé activement à des projets comme Filorga, Aïny, Fareva, et bien d’autres.
Il a créé la Cosmétothèque®, premier conservatoire des métiers et des savoirs faire de cette industrie.
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