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lundi 19 juin 2017Congrès

Quand la génération selfie influence l’industrie cosmétique

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Les 15-35 ans, aussi connus sous l’appellation génération selfie, représentent une frange de la population hyper connectée, très soucieuse de son image et de la façon dont celle-ci est véhiculée sur les réseaux sociaux. De ce fait, elle est de plus en plus exigeante avec les cosmétiques qu’elle utilise. Lors de la conférence Comet, qui s’est tenue à Cergy Pontoise les 6 et 7 juin 2017, Anne Sirvent, du laboratoire Dermscan, a présenté les dernières méthodes de tests mises au point pour alléguer les cosmétiques nouvelles générations.

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~ 4 minutes

Nouveaux besoins

Anne Sirvent explique que "la génération selfie représente une population âgée de 35 ans ou moins, qui ne fait qu’un avec Internet. Elle représente environ 10 % de la population mondiale. Elle a été exposée très tôt aux médias et connait l'importance de la beauté dans la société".
Être présent sur les réseaux sociaux est également très important. D’où la déferlante de selfies (photo prise par soi-même) sur ces plateformes.
Anne Sirvent ajoute que "la beauté est le troisième sujet de discussion sur le web. Grâce a leurs smartphones, les hyper-connectés peuvent avoir accès aux dernières tendances instantanément et les reproduire à la maison".
Enfin, un dernier phénomène est déterminent dans la façon dont cette génération consomme la beauté : les filtres photos des réseaux sociaux. En effet, Instagram, Snapchat et autres proposent des filtres qui permettent d’effacer les défauts, lisser la peau ou parfaire le maquillage. "Certaines femmes parlent d’Instagram Spiral, elle veulent être aussi attrayantes dans la réalité que sur les images retouchées. De ce fait, elles deviennent de plus en plus critiques quant à leur apparence et, par conséquent, de nouveaux produits avec de nouvelles revendications apparaissent sur le marché afin de répondre à la recherche de la perfection", précise Anne Sirvent.

Nouvelles allégations

En premier lieu, le teint et la peau doivent être impeccables. Nombreux fonds de teints se targuent d’offrir une mine haute définition, comme sur un appareil photo.
La tenue 24h est également en vogue. Anne Sirvent ajoute que "des bases pour le teint ou pour les paupières ont vu le jour, ainsi le maquillage tient encore plus longtemps".
L’attente face à ces produits est exigeante. Les consommateurs veulent des résultats qui durent du matin au soir, après le travail ou même au sortir d’une séance de sport.
Par conséquent, le maquillage doit résister à l’humidité et à la sueur. Anne Sirvent précise que "ces nouvelles attentes ont fait émerger une nouvelle tendance : l’athleisure. Contraction entre le mot athlectic et leisure (loisir en anglais). Le maquillage doit résister à l’effort".

Nouveaux tests

Qu'en est-il des tests pour cette catégorie spécifique de produits ? "Pour l'effet durable, nous mettons le sujet dans un environnement standardisé avec une température et une hygrométrie stables pendant plusieurs heures. Pour la résistance à la sueur, le sujet passe 15 minutes dans une pièce chaude. Les résultats sont évalués quantitativement soit par des intervenants qualifiés, soit par voie biométrique", explique Anne Sirvent.

Elle ajoute que "pour correspondre à cette nouvelle catégorie de produits, nous avons pensé qu'il serait pertinent de développer des protocoles dédiés. Pour cela, nous combinons l'évaluation de la performance de la vie réelle et la résistance à la sueur et à l'humidité afin d'imiter une séance de gym. La combinaison des deux tests à ce que nous appelons le protocole d'athlète. En outre, nous avons formé cinq experts en beauté afin de fournir une évaluation plus qualitative des résultats".

Le protocole

Pour tester la résistance d’un fond de teint, le produit est appliqué par une esthéticienne sur le visage du sujet. Des photographies sont prises dans un éclairage polarisé. Ensuite, il est demandé au sujet d’effectuer une séance de hammam facial. D’autres photos sont prises après pour évaluer la résistance du produit à la chaleur et à l’humidité.
Le protocole prend également en compte la réalité et le quotidien auxquels tout le monde est confronté. En effet, le testeur quitte le laboratoire pour vaquer à ses occupations et revient entre 8 à 10h plus tard. Une fois de retour, il effectue une séance de hammam facial.
Cela permet de savoir quelle est la tenue du produit. Ce test peut être également réalisé avec des ombres à paupières ou des rouges à lèvres.
Cet essai permet non seulement de tester la tenue des cosmétiques mais aussi de mettre en avant l’efficacité de certaines bases.

Anne Sirvent conclut en disant que "la génération selfie établit des normes élevées sur son image. Elle veut être aussi attrayante dans la vie réelle que sur les réseaux sociaux. La demande en termes de performances cosmétiques est donc très élevée". La cosmétique n'a d'autre choix que de s'y adapter…

JS

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