Il existe plusieurs définitions des argiles. Le terme "argile" désigne, selon les cas, un ensemble d’espèces minérales, une famille de roches, une catégorie de sols ou encore une classe granulométrique. Sous cette appellation générique se cache en fait une grande variété de matériaux, dont le point commun est de posséder des minéraux argileux, qui sont, eux, de nature bien précise (à base de silicates) et dont la structure leur confère, comparativement à d’autres types de sols ou de roches, des propriétés bien spécifiques quant à leur interaction avec l’eau.
Argiles
Les argiles proviennent de l’altération et de la dégradation des roches, altération physique sous l’effet des variations de température, et surtout altération chimique au contact de l’eau qui permet la dégradation en particules très fines. C'est pour cette raison qu'on les trouve systématiquement dans les sols et les formations superficielles. Les conditions dans lesquelles cette dégradation a eu lieu, ainsi que son état d’avancement peuvent expliquer la grande diversité́ des argiles.
Mélangée à un autre minéral comme la calcite, l'argile formera de la marne.
Si elle est seule présente, on désignera la roche sous le nom d'argilite. L'argilite est une roche sédimentaire composée pour une large part de minéraux argileux, en général des silicates d'aluminium plus ou moins hydratés.
Longtemps le terme "argile" a correspondu à l’ensemble des minéraux présentant une taille inférieure à 2 µm dans une roche. Cette coupure granulométrique est héritée des études effectuées par microscopie optique à la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, l’appellation "argile" diffère en fonction des domaines d'étude. En science des argiles, elle ne correspond pas à une coupure granulométrique, mais à des minéraux. L'argile est un minéral de structure feuilletée (phyllosilicates) expliquant sa plasticité, ou fibreuse (sépiolite et palygorskite) expliquant sa qualité d'absorption.
Structure des minéraux argileux
Leur structure se caractérise par la superposition de feuillets composés de couches tétraédriques ou octaédriques. Ces derniers sont classés en trois grandes familles selon l'épaisseur des feuillets (0,7, 1 ou 1,4 nm), qui correspondent à un nombre de couches d'oxydes tétraédriques (Si) et octaédriques (Al, Ni, Mg, Fe 2+ , Fe 3+ , Mn, Na, K, etc.).
L'interstice, ou espace interfoliaire entre feuillets, peut contenir de l'eau ainsi que des cations comme K, Na, Ca. Il en résulte des variations de la distance entre feuillets, et donc des variations dimensionnelles macroscopiques de l'argile quand elle s'hydrate (dilatation) ou s'assèche (contraction).
La cellule de base des minéraux argileux est appelée cristallite. Le cristallite (ou unité́ structurale) est composée d’un feuillet et d’un interfeuillet : chaque feuillet est lui-même formé de la superposition de deux ou trois couches cristallisées (c’est-à-dire dans lesquelles les atomes, solides à température ordinaire, sont régulièrement distribués).
Il existe deux types de couches :
• les feuillets tétraédriques qui sont agencés en mailles hexagonales et sont constitués de tétraèdres d'oxygène entourant un atome de silicium ou d'aluminium ;
• les feuillets octaédriques sont composés d'octaèdres formés par deux plans d'oxygènes-hydroxyles encadrant des atomes plus larges tels que : Al, Fe, Mg, Li, etc.
La composition de la couche joue un rôle. Pour une couche octaédrique purement magnésienne par exemple, constituée donc d'atomes de Mg
2+
, ou à l'inverse, pour une couche octaédrique purement alumineuse, les capacités de gonflements sont différentes (voir chapitre Veegum™).
L’interfeuillet est constitué de fluide (d’eau) assurant une liaison électrochimique entre les feuillets. Il existe différents types de liaisons interfeuillets.
Une particule d’argile résulte donc de l’empilement face-à-face de quelques cristallites élémentaires. Des différentes possibilités d’empilement des couches dans les feuillets, de substitutions isomorphiques, de liaisons interfeuillets et enfin d’arrangement spatial des cristallites résulte la grande diversité de structures et de propriétés des argiles.
L’électronégativité des feuillets est une des caractéristiques fondamentales des argiles. Des substitutions peuvent intervenir entre les différents atomes constituants de la couche tétraédrique ou octaédrique. Ces substitutions induisent un déficit de charge permanent, faisant de beaucoup d'argiles des espèces stablement chargées négativement. Ces charges sont compensées par l'incorporation de cations au sein de l'interfoliaire de l'argile. L’électroneutralité est obtenue par adsorption de cations compensateurs à la surface des feuillets : cations (K+, Na+, Mg2+, Ca2+, Fe2+…) provenant du fluide.
Les cations constituants du feuillet octaédrique induisent, selon leur valence, une modification du taux de remplissage de la couche. De ce fait, certaines argiles présentent la capacité d'augmenter leurs espaces interfoliaires. Cette propriété provient de l'incorporation de cations hydratés (Na, Ca, etc.) C'est l'eau incorporée via les cations hydratés qui permet le gonflement de l'édifice cristallin. Le gonflement est d'autant plus important que l'humidité est élevée.
Enfin, les groupements OH - présents en bordure des argiles induisent également une capacité d'échange et d'adsorption d'espèces chargées. Ces groupements hydroxyles sont cependant dépendants du pH. Cette propriété joue un rôle dans la capacité d'échange de l'argile.
Utilisation des argiles en cosmétique
Les propriétés qui sont les plus intéressantes pour les applications cosmétiques sont le gonflement (suspensions colloïdales et effet thixotropique) et l'échange (capacité de complexation). Enfin, les propriétés absorbantes complètent leur intérêt.
Suspensions colloïdales
C’est une des propriétés de base qui conduit à l’utilisation des argiles en formulation. L’objectif est de contrôler la sédimentation des dispersions particulaires, pigmentaires ou non. Les propriétés bien particulières des minéraux argileux sont dues à la petite taille, la structure en feuillets et la charge négative des particules. Ils forment avec l'eau des solutions colloïdales non sédimentantes.
Ces colloïdes, ou "solutions" colloïdales, sont des mélanges (liquide, gel) qui contiennent des particules en suspension. Ces particules, ou objets colloïdaux, ont une taille supérieure aux molécules qui les constituent (taille supramoléculaire) mais suffisamment petite pour que le mélange demeure homogène.
La stabilité d'une suspension colloïdale résulte de l'équilibre entre les interactions attractives et les interactions répulsives qui s'exercent sur les particules. Ces interactions dépendent notamment de la température, du pH et des électrolytes dissous. Elle est obtenue en empêchant l'agrégation des particules de la phase dispersée. Dans la nature, les colloïdes peuvent être, soit électronégatifs (argiles, humus, complexe fer-silice), soit électropositifs (oxydes de fer, oxydes d'alumine, amidon).
Par exemple, autour des colloïdes électronégatifs comme les argiles, se forme un nuage de charges positives constitué essentiellement par des ions hydrogène (H
+
ou H
3
O
+
) et des cations métalliques (Ca
++
, Mg
++
, K
+
, Na
+
, Fe
+++
ou Fe
++
, Al
+++
) ou de l'ammoniac (NH
4
+
). De ce fait, les argiles gonflantes forment des gels non sédimentants de viscosité variable permettant, soit de donner de la viscosité aux systèmes, soit de développer des propriétés de non sédimentation. Cette propriété est fortement recherchée pour certains systèmes de formulation.
À l’inverse, la neutralisation des charges négatives par les charges positives permet aux colloïdes de s'agglomérer et de former un floc. On dit que les colloïdes sont dans l'état floculé. La propriété de non-sédimentation est perdue.
Ces suspensions colloïdales peuvent être obtenues à partir de colloïdes hydrophiles comme les bentonites ou les montmorillonites, ou d’argiles organophiles dans les milieux anhydres.
Thixotropie
La thixotropie est une propriété physique que l'on retrouve dans certains gels, fluides ou mélanges fluides, et qui ont la particularité de voir leurs propriétés d'écoulement varier avec le temps. On peut la définir ainsi : un fluide ou matériau est dit thixotrope si, sous contrainte constante, sa viscosité apparente diminue au cours du temps .
Ce phénomène s'explique par une évolution de la structure du fluide lorsque celui-ci est cisaillé. Le terme de thixotropie est employé pour des phénomènes réversibles. La propriété physique de la thixotropie est donc :
• laissé au repos prolongé, le fluide thixotrope va se restructurer, sa viscosité augmente,
• sous contrainte suffisamment élevée pour casser la structure formée au repos, la matière peut s'écouler et se déstructurer, sa viscosité baisse avec la progression de la déstructuration.
En formulation, ce phénomène est mis en œuvre principalement pour gérer la maîtrise de la sédimentation. Il est généré par des systèmes colloïdaux tels que les argiles hydrophiles ou organophiles. Il est à la base par exemple des vernis non sédimentants et souvent présent dans des systèmes formulaire dans le monde du maquillage dès qu’une suspension pigmentaire doit être stabilisée. Il pourra accessoirement être mis en œuvre dans le cadre de régulation de viscosité pour des questions particulières. Il peut également contribuer à modifier la perception tactile des produits principalement lors de l'application.
Pouvoir d’absorption et d’échange
Une autre propriété des argiles mise en œuvre dans les produits cosmétiques est leur pouvoir d’absorption et d’échange. La plupart des argiles en suspension portent des charges négatives. Les cations compensant les charges permanentes et variables de l'argile restent, pour la plupart, échangeables. Chaque argile a ainsi une CEC (capacité d’échange cationique) propre témoignant de leur appartenance à une des grandes familles de minéraux argileux.
À titre indicatif, les sméctites ont une capacité d'échange bien plus grande que les kaolinites. C’est cette propriété que l’on met en œuvre lorsque les argiles sont utilisées pour purifier certains systèmes. De ce point de vue, elles se comportent comme des complexants très efficaces.
Propriétés absorbantes
Au-delà de leurs propriétés absorbantes vis-à-vis de l’eau pour former des pâtes, la surface spécifique de ces matériaux en fait de bons absorbants vis-à-vis de nombreuses substances. Leur intérêt sera, par exemple, dans des applications pour contrôler le niveau de sébum au niveau de la peau, l’absorption de l’huile pour ajuster le toucher ou la texture, ou encore le développement des propriétés matifiantes par absorption des excès de gras.
Les principaux colloïdes
Kaolin
Le kaolin est en fait un type de silicate un peu particulier. C’est une argile qui répond à la formule : Al 4 [(OH) 8 Si 4 O 10 . Selon la force des liens unissant les feuillets d’argiles, ceux-ci autorisent ou non l’arrivée d’eau dans l’espace interfoliaire. Suivant la classification pour certaines argiles (kaolinites, illites), l’eau ne peut s’engager entre les feuillets. Celles-ci sont faiblement gonflantes. C’est ainsi que le kaolin, qui est une argile, ne présente aucun caractère gonflant dans l’eau.
Utilisation en cosmétique
Il présente d'intéressantes propriétés de complexation par exemple vis-à-vis du calcium, diminuant ainsi significativement la dureté de l'eau. Des utilisations en formulation sont :
• soit d'être un élément de base pour la formulation de poudre,
• soit d'être un agent matifiant dans certains types de formulation,
• soit un agent complexant dans les démaquillants,
• soit un agent absorbant dans des formules de masques.
Bentonite, Montmorillonite et autres
L’altération et la transformation hydrothermale de cendres des tufs volcaniques riches en verre entraînent la néoformation des minéraux argileux, qui font partie principalement du groupe des sméctites. Les roches argileuses ainsi formées portent le nom de bentonite, d’après le gisement situé près de Fort Benton (Wyoming, États-Unis). Elle contient plus de 75 % de montmorillonite. Cette dernière fut découverte pour la première fois en 1847 près de Montmorillon, dans le département de la Vienne (France).
Les sméctites se caractérisent par une capacité élevée d’adsorption, d’échange ionique et de gonflement, ainsi que par des propriétés rhéologiques particulières (thixotropie). Dans les sméctites, la faible liaison entre feuillets fait que chaque espace interfeuillet peut s’hydrater. L’amplitude du gonflement dépend de l’état initial, bien sûr, et des contraintes appliquées, néanmoins la prise d’eau peut être telle que le matériau voit son volume multiplié par vingt. Il existe de très nombreuses variétés de ce type d'argile.
Elles forment des suspensions colloïdales pour stabiliser des dispersions ou des émulsions, ou encore ajuster la viscosité de différents types de formules. Le choix se fera en fonction des objectifs du formulateur.
Il existe également certaines qualités spécifiques d'argile ayant une provenance particulière. Elles peuvent également être colorées, comme l'argile verte. Il s'agit fondamentalement d'argile du même type que les qualités de base, elles pourront simplement être utilisées pour des utilisations particulières en fonction des besoins. Elles ne présentent pas de particularités spécifiques.
Veegum ®
De nom INCI "Magnésium aluminium Silicate", ce sont des argiles de type sméctites naturelles qui sont traitées afin d'optimiser leur performance et leur pureté. De par leur composition, et en particulier une teneur en magnésium plus élevée que les qualités habituelles, ces argiles présentent une aptitude au gonflement plus marquée que certaines autres variétés.
L’intérêt des argiles Veegum® comme stabilisants et agents rhéologiques est dû à leur structure colloïdale dans l'eau. Chaque particule de sméctite se compose de milliers de plaquettes submicroscopiques empilées en mode "sandwich" avec une couche d'eau entre chaque.
Leur avantage vient de leur capacité à générer des gels à des concentrations plus faibles. En effet, dans la formulation de produits de maquillage, l’effet matifiant des argiles peut être un handicap. Obtenir des gels et des suspensions colloïdales stables à des concentrations inférieures en argile est d’un intérêt majeur. Ce sont de bons choix pour le formulateur pour stabiliser les émulsions et optimiser les propriétés d'écoulement des suspensions.
Les veines d'argile utilisées pour fabriquer les produits Veegum® sont exploitées dans le Nevada, l'Arizona et la Californie. Ils existent de nombreuses variétés correspondantes à des utilisations diverses.
• VEEGUM R : le grade d'origine et le plus largement utilisé, dans tous les types de produits cosmétiques et produits de soins personnels.
• VEEGUM Ultra : une smectite acide unique qui produit les dispersions dans la gamme de pH de 4,2 à 5,2 pour une compatibilité optimale avec un pH naturellement acide de la peau.
• VEEGUM CH : une sméctite naturelle pour une utilisation dans les préparations de soins personnels de pH élevé comme les produits défrisants, dépilatoires, et d'ondulation des cheveux.
• VEEGUM HV : un grade de viscosité supérieur utilisé dans les suspensions, les émulsions topiques et les autres produits de soins personnels.
• VEEGUM K : fournit la bonne suspension à faible viscosité.
• VEEGUM F : une poudre ultrafine parfaitement adaptée pour les mélanges secs uniformes, très utiles pour les comprimés de compression directe.
• VEEGUM HS : offre une stabilité électrolyte maximale et une acidité minimale. Il est utilisé en suspensions pharmaceutiques de pH acide, dans les formules de soin de cheveux contenant des agents de conditionnement et des masques de visage.
• VEEGUM D : un excellent liant pour dentifrice qui garantit une pâte stable quelle que soit la température.
• VEEGUM Plus : un mélange de smectite et de CMC avec valeur d'épaississement efficace à très haut rendement.
• VEEGUM PRO : une sméctite chimiquement modifiée avec une plus grande efficacité d'épaississement pour les soins personnels.
Utilisation des sméctites en cosmétique
En fonction des besoins, ces substances pourront être utilisées pour différentes fonctions dans les systèmes comportant de l’eau : agent de gélification, régulation de la viscosité, développement de suspensions colloïdales pour contrôler la sédimentation, agent de texture, agent matifiant, absorption.
Argiles organophiles
On désigne sous le nom d'argile organophile une variété particulière de silicates dérivant des argiles naturelles. Les premiers résultats publiés sur les argiles organophiles sont apparus au début des années 1960. Ces travaux faisaient suite à la nécessité de développer des dépolluants pour systèmes environnementaux susceptibles de pouvoir absorber des substances à faible polarité (huiles et polluants lipophiles). Une nouvelle famille de solides microporeux à porosité́ contrôlée semblable aux zéolites, appelés communément argiles organophiles ou argiles pontées ou argiles à piliers (AP) a été développée dans ce sens.
Le principe repose sur le fait que les minéraux argileux de nature hydrophile peuvent être rendus organophiles en échangeant leurs cations interfoliaires avec des surfactants cationiques, tels que des ammoniums. Cette modification permet l'obtention de matériaux susceptibles d'être utilisés dans différentes applications comme l'adsorption des polluants organiques.
Les sels d'alkylammoniums sont les plus utilisés pour la préparation des argiles organophiles. Ce sont ces substances qui ont été ainsi développées puis largement utilisées en formulation, soit pour gérer la viscosité ou la rhéologie de systèmes anhydres, soit pour gérer la non-sédimentation de dispersion particulière. Parmi les premières applications, on trouve les vernis à ongles.
Ces produits sont particulièrement connus sous un nom courant qui est Bentone™, mais il existe d'autres appellations commerciales. Ces produits sont obtenus à partir d’argiles naturelles, bentonite ou montmorillonite, dont on extrait les cations minéraux en vue de leur remplacement par des cations organiques. Les noms INCI des principales spécialités sont : Stearalkonium hectorite, Disteardimonium hectorite.
Le choix de ces substances se fera par rapport à la polarité du milieu dans lequel elles sont utilisées. Des abaques permettant ces choix sont à la disposition des formulateurs.
Il est d'un usage courant d’utiliser ces colloïdes sous forme de pré-dispersions, décrites sous le nom de Master Gel. Cette nécessité tient de la difficulté à disperser précisément ces colloïdes dans les milieux organiques. Cette opération de dispersion améliore significativement le rendu.
Par ailleurs, leur utilisation suppose la présence conjointe d'un agent "activateur" qui est une substance à forte polarité. Lorsque les colloïdes sont utilisés sous forme pulvérulente, la présence d'une faible quantité d'eau peut suffire comme activateur. Lorsque l'utilisation se fait sous forme de Master gel anhydre, les agents activateurs sont communément du carbonate de propylène, du propylène glycol ou encore de l'éthanol en fonction des qualités et des milieux dans lesquels sont dispersées ces colloïdes.
Il existe de nombreuses spécialités de type Master Gel autour de ces colloïdes. On peut citer de façon non exhaustive :
• C13 Isoparaffin, Disteardimonium hectorite, Propylene carbonate ;
• Octyldodecanol, Disteardimonium hectorite, Propylene carbonate ;
• Helianthus annuus seed oil, Disteardimonium hectorite, Propylene carbonate, Tocopherol ;
• Isohexadecane, Disteardimonium hectorite, Propylene carbonate ;
• Mineral oil, Disteardimonium hectorite, Propylene carbonate ;
• Olea europaea fruit oil, Stearalkonium hectorite, Propylene carbonate ;
• Cyclopentasiloxane, Disteardimonium hectorite, Propylene carbonate.
Utilisation en cosmétique
Spécifiques des milieux anhydres, ces substances développent des propriétés proches des colloïdes hydrophiles : agent de gélification, régulation de la viscosité, développement de suspensions colloïdales pour contrôler la sédimentation, agent de texture.
Frametime ™
Il s’agit d’une spécialité développée et brevetée par la société Ephyla. Issue de l’alliage entre une argile naturelle type bentonite et d’une biomolécule, cette spécialité permet le développement de plusieurs types d’application :
• Viscosant tout d’abord,
• mais également émulsionnant, en particulier de systèmes sur la base de "cold process" par simple agitation mécanique,
• encapsulation à base de colloïdes,
• émulsionnant dans des systèmes de type Pickering.
Il en existe plusieurs variétés :
• Frametime CX, INCI : Bentonite & Xanthan gum & Citric acid ;
• Frametime CXG, INCI : Bentonite & Xanthan gum & Citric acid & Sodium stearoyl glutamate, qui permet de stabiliser une émulsion à froid par simple agitation mécanique ;
• Frametime CCL, INCI : Bentonite & Chitosan & Lactic acid ;
• Frametime CHA, INCI : Bentonite & Citric acid & Sodium hyaluronate.
Exemples de formulations contenant des silicates fonctionnels
Masque de beauté
AQUA (WATER) -
KAOLIN
- GLYCERIN - OLUS OIL (VEGETABLE OIL) - PROPYLENE GLYCOL - DICAPRYLATE/DICAPRATE - CETEARYL ALCOHOL - GLYCERYL STEARATE - VITIS VINIFERA (GRAPE) SEED OIL - NEOPENTYL GLYCOL - DIETHYLHEXANOATE ETHYLHEXYL PALMITATE - CAPRYLIC/CAPRIC TRIGLYCERIDE - BENTONITE - CETYL ALCOHOL - CETETH-20 PHOSPHATE -
MAGNESIUM ALUMINUM SILICATE
- CI 77891 (TITANIUM DIOXIDE) - BENZYL ALCOHOL - DICETYL PHOSPHATE - TOCOPHERYL ACETATE - CITRUS AURANTIUM BERGAMIA (BERGAMOT) FRUIT OIL - HYDROGENATED VEGETABLE OIL - CAPRYLYL GLYCOL - LAVANDULA ANGUSTIFOLIA (LAVENDER) OIL - LINUM USITATISSIMUM (LINSEED) SEED EXTRACT - EUPHORBIA CERIFERA (CANDELILLA) WAX - DEHYDROACETIC ACID - CUPRESSUS SEMPERVIRENS OIL - SALVIA SCLAREA (CLARY) OIL - SODIUM HYDROXIDE - COMMIPHORA MYRRHA OIL - SANTALUM ALBUM (SANDALWOOD) OIL- SODIUM PHYTATE - ANTHEMIS NOBILIS FLOWER OIL P- ETROSELINUM CRISPUM (PARSLEY) SEED OIL - ZINC PCA - SILICA – LINALOOL.
Crème de soins visage
AQUA (WATER/EAU) - HEPTYL UNDECYLENATE - CAPRYLIC/CAPRIC TRIGLYCERIDE - GLYCERIN - CETYL ALCOHOL - CETEARYL OLIVATE SORBITAN OLIVATE ALCOHOL - BOROJOA PATINOI PULP EXTRACT - HYDROLYZED HYALURONIC ACID - ACMELLA OLERACEA EXTRACT - HELIANTHUS ANNUUS (SUNFLOWER) SEED OIL -TOCOPHEROL - ULVA LACTUCA EXTRACT -
BENTONITE
- PALMITOYL TRIPEPTIDE-38 DIPEPTIDE -DIAMINOBUTYROYL BENZYLAMIDE DIACETATE -
MONTMORILLONITE
- XANTHAN GUM - PARFUM (FRAGRANCE) - PHENETHYL ALCOHOL.
Fond de teint
AQUA (WATER) - ETHYLHEXYL PALMITATE
- TALC
- NEOPENTYL GLYCOL DIETHYLHEXANOATE - CYCLOPENTASILOXANE - SILICA - CAPRYLIC/CAPRIC TRIGLYCERIDE - ETHYLHEXYL METHOXYCINNAMATE - HAMAMELIS VIRGINIANA (WITCH HAZEL) WATER - PROPYLENE GLYCOL - GLYCERIN - PEG-30 DIPOLYHYDROXYSTEARATE - HDI/TRIMETHYLOL HEXYLLACTONE CROSSPOLYMER - ALUMINUM HYDROXIDE - GLYCYRRHIZA GLABRA (LICORICE) ROOT EXTRACT - BUTYLENE GLYCOL - ALCOHOL - PHENOXYETHANOL - SILICA DIMETHYL SILYLATE - TRIBEHENIN - METHYLPARABEN -
DISTEARDIMONIUM HECTORITE
- PROPYLPARABEN - PARFUM (FRAGRANCE) - BHT - LAMINARIA DIGITATA EXTRACT - ASCORBYL PALMITATE - GLYCERYL STEARATE - DISODIUM STEAROYL GLUTAMATE - CITRIC ACID - SODIUM HYALURONATE - BUTYLPARABEN - ETHYLPARABEN - CI 77891 (TITANIUM DIOXIDE)
MICA.
Vernis à ongles
BUTYL ACETATE, ETHYL ACETATE, NITROCELLULOSE, PHTHALIC ANHYDRIDE/TRIMELLITIC ANHYDRIDE/GLYCOLS COPOLYMER, ISOPROPYL ALCOHOL, ISOBUTYL ACETATE, ACETYL TRIBUTYL CITRATE, STYRENE/ACRYLATES COPOLYMER,
STEARALKONIUM HECTORITE
, BENZOPHENONE-1, TRIHYDROXYPALMITAMIDOHYDROXYPROPYL MYRISTYL ETHER, ALGAE EXTRACT, DIMETHICONE, PHOSPHORIC ACID.
May also contain (+/-): CI 12085 (RED 36), CI 15850 (RED 7 LAKE), CI 15880 (RED 34 LAKE), CI 15985 (YELLOW 6 LAKE), CI 19140 (YELLOW 5 LAKE), CI 42090 (BLUE 1 LAKE), CI 47005 (YELLOW 10 LAKE), CI 75170 (GUANINE), CI 75470 (CARMINE), CI 77000 (ALUMINUM POWDER), CI 77007 (ULTRAMARINES), CI 77163 (BISMUTH OXYCHLORIDE), CI 77491, CI 77492, CI 77499 (IRON OXIDES), CI 77510 (FERRIC FERROCYANIDE), CI 77742 (MANGANESE VIOLET), CI 77891 (TITANIUM DIOXIDE), MICA
Pour en savoir plus
•
http://fr.wikipedia.org/wiki/Argile
•
http://www.universalis.fr/encyclopedie/colloides/
•
http://fr.wikipedia.org/wiki/Colloïde
•
https://www.u-picardie.fr/~beaucham/mst/argiles.htm
•
http://www.ecosociosystemes.fr/colloides.html
•
http://fr.wikipedia.org/wiki/Talc
•
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mica
• Comment structurer les phases huileuses – Julie Saintecatherine- Expression Cosmétique Octobre 2014 – 64-68
• Smectite organoclay chemistry. - Dwaine Siptak - The chemistry and manufacture of Cosmetics - Vol III Third Édition 2002 - 845-855
• Conception de produits cosmétiques : la formulation - Anne-Marie Penssé L’Héritier – Lavoisier 2014.
• Thèse pour l’obtention du titre du grade de Docteur de l’Université de POITIERS - Facteurs déterminant l'organisation et la rhéologie des systèmes argile/eau pour les suspensions de Smectites - Sandrine PAUMIER .
• Thèse présentée en vue de l’obtention du titre de Docteur de l’École Polytechnique : Modélisation du gonflement des argiles et de ses effets sur les ouvrages de stockage souterrain. Jérôme Gaombalet
Contribution réalisée par Jean Claude Le Joliff
Biologiste de formation, Jean Claude Le Joliff a été un homme de R&D pendant de nombreuses années. Successivement en charge de la R&D, puis de la Recherche et de l’Innovation dans un grand groupe français de cosmétiques et du luxe, et après une expérience de création d’un centre de recherche (CERIES), il s’est tourné vers la gestion de l’innovation. Il a été par ailleurs Professeur associé à l’Université de Versailles Saint Quentin (UVSQ) et reste chargé de cours dans le cadre de plusieurs enseignements spécialisés : ISIPCA, IPIL, ITECH, UBS, UCO, SFC etc. Il est le fondateur de inn2c, société de conseil en R&D et Innovation. Consultant auprès de plusieurs sociétés internationales, il a participé activement à des projets comme Filorga, Aïny, Fareva, et bien d’autres. Il a créé la Cosmétothèque®, premier conservatoire des métiers et des savoirs faire de cette industrie. |