Efficacité, respect de l’environnement, absence de tout risque de toxicité, rapport qualité/prix, douceur sur la peau, choix des actifs mis en œuvre, traque aux allergènes… quels points importants faut-il vérifier avant de jeter son dévolu sur tel ou tel produit ? Six critères ont été définis par nos experts pour évaluer les cosmétiques sous leurs différents aspects.
Un cosmétique est un produit plus complexe qu’il y paraît.
Si on prend l’exemple d’un simple gel-douche, on peut considérer simplement qu’il s’agit d’un liquide gélifié qui lave… Mais c’est aussi un produit qui peut contenir des tensioactifs plus ou moins irritants, des colorants plus ou moins naturels, un parfum plus ou moins allergisant, des conservateurs plus ou moins suspects de toxicité pour l’organisme…
Et tel produit peut enchanter pour son odeur ou sa douceur sur la peau, mais être doté d’un potentiel toxique ou polluant important. La formule de tel autre peut sembler très intéressante, mais son prix vraiment dissuasif. L’ensemble des caractéristiques d’un troisième peut s’avérer globalement bon s’il apparaît satisfaisant au regard de plusieurs critères même si un seul semble au contraire justifier des réserves importantes…
Chacun peut choisir de privilégier tel ou tel critère (c’est pourquoi dans les Fiches produit de ce site ou dans nos publications, nous proposons systématiquement le détail des notes attribuées pour les différents critères, ce qui permet de donner une vue bien plus précise d’un produit cosmétique que la seule note globale attribuée par les experts), encore faut-il savoir ce qu’il est important de contrôler avant de choisir.
Critère Formule
Ce sont la composition et son éventuelle efficacité qui sont jugées ici.
Telle qu’elle se présente sur l’étiquette pas le biais de la liste des ingrédients d’une part, au vu des résultats obtenus après les séances de tests d’autre part.
Sur le papier, les experts cernent d’abord l’intérêt du produit. Les actifs nécessaires sont-ils présents pour que le produit offre le service qu’il revendique ? Le sont-ils en quantité suffisante pour se révéler réellement efficaces ? Aucune substance ne vient-elle contrecarrer l’action espérée et/ou revendiquée ? Tous les composants de la formule sont-ils bienvenus ? Le système de conservation est-il équilibré et son spectre d’action est-il assez large ? Le packaging vient-il renforcer la sécurité de la formule (comme ce peut être le cas d’un flacon-pompe airless) ou est-il au contraire un handicap (comme le sont souvent les pots à l’ouverture large) ? Tout cela peut déjà s’apprécier à la seule lecture de la composition.
Et cette première impression est ensuite complétée par l’effet réel constaté sur la peau, les cheveux, les dents, les ongles…
Critère Tolérance
Ce critère regroupe en fait deux types de tolérance : la tolérance cutanée proprement dite qui prend en compte le potentiel irritant du produit, et celle qu’on peut observer en termes de risque allergique.
Sur la sellette ici : les ingrédients susceptibles de déclencher des réactions indésirables, immédiates ou différées. Il s’agit d’évaluer à la fois leur degré de nuisance, leur importance dans la formule, leurs éventuelles interactions avec d’autres ingrédients également présents (qui peuvent augmenter ou au contraire tempérer leurs caractéristiques premières), puis de croiser ces données brutes avec les observations de terrain, ce qui ressort essentiellement de la compétence du médecin-dermatologue.
Plus la note est basse dans ce critère, et plus le risque d’effets indésirables est élevé suite à l’utilisation du produit.
Critère Sécurité
Là encore, ce critère doit se comprendre sous différents angles. Car on peut porter atteinte de bien des façons à la sécurité en cosmétique.
La sécurité de la formule en elle-même doit évidemment être assurée, c’est-à-dire qu’il faut qu’elle soit protégée des atteintes microbiologiques et bactériennes grâce à un système de conservation performant. Celui-ci peut consister en un complexe de conservateurs et/ou d’agents de conservation, complété ou éventuellement remplacé par un packaging étudié (une unidose stérile, un flacon-pompe airless…), mais il doit de toute façon être suffisant et parfaitement efficace. Une formule dont la sécurité est défaillante à ce niveau peut représenter, si elle est contaminée par une bactérie, un risque pour la santé de son utilisateur. Et si ce sont des champignons qui s’installent dans le produit, les moisissures qui en résultent le rendent évidemment bien moins agréable à utiliser…
L’autre aspect de ce critère concerne la sécurité toxicologique du produit. On entend, régulièrement et de façon récurrente, dire beaucoup de choses, souvent contradictoires, à propos d’ingrédients plus ou moins suspects de toxicité à un niveau ou à un autre. À noter qu’en la matière, la relation entre l’utilisation d’un cosmétique et le déclenchement (quelques années plus tard) d’une maladie grave est impossible à mettre en évidence. On ne peut donc raisonner qu’en termes de "Principe de précaution". Mais il apparaît bien souvent assez pertinent de l’observer à titre personnel, sans s’en remettre totalement aux garanties de sécurité apportées par la réglementation. Celle-ci en effet connaît des lenteurs voire des failles que chaque consommateur peut désirer combler, pour lui ou pour ses enfants. Car si, bien sûr, les cosmétiques ne constituent pas notre principale source de contact avec des substances potentiellement toxiques, il n’en reste pas moins que leur utilisation quotidienne et répétée, du premier au dernier jour de la vie, augmente tout de même le degré d’exposition de chacun.
Dernier volet de ce critère Sécurité : le respect de l’environnement. Certaines matières premières, certains process de fabrication, sont dotés d’un caractère polluant. Parfois relativement faible, parfois beaucoup plus fort. On connaît l’influence de la santé de l’environnement sur la nôtre. Et on connaît aussi des ingrédients ou des formules plus respectueux de notre cadre de vie que d’autres. À noter que ce point ne joue pas forcément en faveur de la cosmétique bio, mais bien davantage pour celle qui s’inscrit dans une démarche globale de développement durable.
Critère Plaisir
Bien sûr, un cosmétique ne s’envisage pas qu’en termes de formules, de risques, d’effets indésirables… : le plaisir compte aussi. Autant qu’un autre critère.
Le plaisir, c’est le confort ressenti à l’utilisation, la sensorialité de la texture et de l’odeur, la douceur sur la peau, l’effet agréable qui perdure après l’application, la légèreté de la mousse, le soyeux de la crème, la rinçabilité du produit moussant… Pour l’évaluer, chaque produit a été testé, essayé, comparé, sous l’autorité des esthéticiennes pour tous les produits d’hygiène, de soins et de maquillage, sous celle du coiffeur et de son équipe pour les produits capillaires.
Bien sûr, odeurs, couleurs et textures peuvent parfois être appréciées différemment par les uns et les autres, et c’est vrai, une partie de ce critère repose sur des ressentis assez subjectifs. Mais l’expérience et le professionnalisme des experts peuvent tempérer (au moins un peu, et ils s’y attachent) le caractère un peu arbitraire de ce critère.
Critère Étiquetage
L’étiquette est le premier contact qu’a un consommateur avec un produit cosmétique. C’est elle qui porte l’argumentaire commercial qui va (ou non) inciter à l’achat, mais aussi toutes les informations qui le renseignent sur la composition du produit, ses conditions d’utilisation, sa durée de péremption, ses indications particulières. C’est dire si elle est importante. Et on attend d’un argumentaire qu’il comprenne trois éléments : ce que le produit fait (ou au moins ce qu’il promet de faire), comment il le fait (avec quels actifs) et comment s’en servir pour qu’il le fasse.
Il est primordial que l’étiquette ne soit ni mensongère ni même outrancière, et qu’elle satisfasse à toutes les exigences de la réglementation dans ce domaine. Celle-ci impose des passages obligés (déclaration des ingrédients, date de péremption et/ou d’utilisation après ouverture, numéro de lot, mention des molécules aromatiques allergènes, précautions d’emploi en présence de certains ingrédients…) : ils sont conçus pour assurer l’information et la sécurité du consommateur, il faut qu’ils soient respectés.
Critère Prix
C’est parfois un des premiers critères de choix d’un cosmétique, surtout en temps de crise, et il est loin d’être accessoire. Son rapport avec la qualité réelle du produit encore moins. Cosmétique de qualité ne rime pas forcément avec assèchement du porte-monnaie, et on n’a pas de raison de payer très (trop) cher un produit si on peut en trouver un à la formule équivalente et rendant le même service pour un coût moins élevé… Le prix de vente entre donc dans l’évaluation globale du cosmétique, au même titre que les autres critères.
Mais il s’avère que celui-ci a parfois des effets un peu injustes. Certains choix de matières premières ou certains packagings plus élaborés peuvent justifier un coup de pouce de quelques euros sur l’étiquette du prix, certaines petites structures proposant des produits de grande qualité ne peuvent pas obtenir de leurs fournisseurs des réductions aussi conséquentes que les grands groupes et cela se ressent aussi sur le coût global de leurs productions comme sur leurs marges de bénéfices… C’est pourquoi a été introduit dans nos "Guides des meilleurs cosmétiques" un second niveau de lecture des classements, qui ne tient pas compte du prix. "Et si le prix ne comptait pas…" : parce que parfois aussi, on peut accepter de débourser un peu plus, pour plus de qualité, de sécurité, d’éthique ou de plaisir… C'est ce classement que l'on retrouve dans nos ebooks " Les cosmétiques Premium".